Les
années 70 - Giliberti et la chanson
Michel Giliberti a eu
son petit succés comme chanteur dans les années 70 avec des tubes comme : "Monsieur
Crack", "Elle vivait pour l'amour", "Same", "Je te regarde
dormir", "Il y a chez elle", ... ou encore "Si tu veux me
connaitre" - tout un programme !
Cependant, Michel
Giliberti, après trois albums, a préféré arrêter cette carrière musicale, déçu par
cet art dans lequel il n'a pas l'impression de pouvoir vraiment s'épanouir ... que l'on
ne s'inquiète pas, littérature et peinture vont lui donner satisfaction ...
|
|
Michel
Giliberti et la peinture ... "La peinture véhicule un message qui ne doit
pas se référer au seul discours intellectuel mais aussi à la signification
du quotidien et des souffrances quil engendre.
Dans mes tableaux se côtoient anxiété et souffrance, blessure ou arrogance. Une
euvre doit questionner, intriguer
Je ne crois pas que lon désire un
tableau pour simplement orner un mur.
Je nai pas lenvie de faire de jolies choses, gratuitement. Jaime
contester, surprendre et révéler. Je my emploie en portant à la sublimation toute
situation dépeinte ; la mort, la prison, le suicide, linjustice, la guerre
Bien entendu, parfois je peins un visage sans autre désir que celui de dévoiler sa
perfection et, à cette occasion, je donne à ce portrait le charme oriental du peuple et
du pays qui ma vu naître.
À la fois introverti et extraverti, jessaie de concilier ces deux aspects qui
alimentent ma démarche artistique. Jaime quand le public retrouve les émotions
créatives que les modèles ont suscitées chez moi quand ils abandonnent leur part
dombre et de fragilité, à linstant rare de la confidence. Pour tout cela, il
me faut dévoiler, oser, mettre à nu, capter le regard et saisir le geste car rien
nest plus beau que des yeux qui promettent, des mains qui acceptent et des lèvres
qui témoignent. Pour moi, les plus somptueux paysages du monde négaleront jamais
la courbe dune pommette, larc dun sourcil ou la grâce dune nuque.
Aucun port, aucune lagune ne fera battre un cur comme peut le faire une épaule qui
frissonne, un doigt qui écrase une larme
Seul lHomme, et ses tourments, saura
toujours traduire la multiplicité des combinaisons et lalchimie du mental.
Cest dans ce sens que jaime donner à réfléchir par le biais du figuratif,
avec mes résurgences analytiques, mes lacunes et mes angoisses face à lautre. Je
fais partie dune minorité et me dois de la faire reconnaître ; lignorance
est seule cause de tous les maux.
Jai toujours le désir de partager lémotion ; dans cette communion je
puise lénergie de combattre les injustices et les peurs de ceux qui les subissent
encore. Jose peindre le sang, les larmes, de sorte que le malaise, le point de
rupture et labsence de repères deviennent autant de portes ouvertes qui donnent au
spectateur lenvie de continuer le voyage et de sapproprier le langage,
lhistoire et le message.
Je peins pour ces
choses-là et essaie déveiller la conscience. La peinture figurative me semble plus
audacieuse que labstraite parce que plus proche du sens. Pour autant, lart
conceptuel est fondamental dans notre société puisquil permet une lecture
méditative indispensable dans un monde saturé dimages. Abstraction, figuration et
concept sont indissociables. Il faut se battre contre linsipide et le sommeil qui
nous engluent des mêmes refrains
Mêmes films, mêmes livres et mêmes rêves
programmés ! Est-ce un leurre de vouloir bousculer lesprit et la matière ?
Un de mes tableaux représente deux mains qui offrent un bol en terre cuite supposé
contenir une boisson ou une nourriture ; cest loffrande dans son expression la
plus banale, la plus ancestrale, la plus atavique. Jai intitulé cette toile
Le geste neuf.
Ce paradoxe explique ma peinture. Nous devons retrouver le sens du partage, la seule voie
vers une nécessaire modernité." |