logosite1.jpg (28801 octets) lispommaire.jpg (13305 octets)
 

lihistorique.jpg (18325 octets)

 

il est important de vous avertir que les informations ci-dessous sont de sources sûres
il n'y est pris aucun parti et le but de cette page est juste de vous donner des éléments concernants

le conflit israélo-palestinien sur lequel repose en parti l'intrigue de la pièce

 

1-L'ISRAEL

2-LA PALESTINE

3-LE CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN

4-LA GUERRE DE SIX JOURS

5-LE JUDAISME

6-L’ISLAM

 

 

 

 

1-L'ISRAEL

Israël est un pays du Proche-Orient situé sur la côte orientale de la Méditerranée.

L'État d'Israël a connu, depuis sa création en 1948, de nombreux conflits avec les pays arabes voisins: la Syrie, le Liban, la Jordanie et l'Égypte. Les frontières du pays ont d'ailleurs largement évolué depuis l'initial Plan de partage de la Palestine de 1947 voté par les Nations unies, au gré des guerres israélo-arabes, des annexions consécutives à ces guerres et des traités conclus pour obtenir la paix.

Par rapport aux frontières de 1967, Israël occupe ou contrôle toujours le plateau du Golan pris à la Syrie, les Fermes de Chebaa (territoire contesté par la Syrie et le Liban) ainsi que la Cisjordanie (dont Jérusalem-Est) et la Bande de Gaza qui sont revendiqués par les Palestiniens qui souhaitent y créer leur futur État.

L'Iran et d'autres États arabes ou islamiques ne reconnaissent toujours pas l'État d'Israël et le désignent par "entité sioniste" en référence au sionisme.

État d'Israël
????? ?????
????

 

Devise nationale : ??? ???????, ???? ??????????
(hébreu :
Im tirzu ein zo agada
« Si vous le voulez, ce ne sera plus un rêve»)

Langues officielles

hébreu, arabe

Capitale

Jérusalem1

Président

Moshe Katsav

Premier ministre

Ariel Sharon

Superficie
 - Totale
 - % eau

Classé 148e
20 770 km²
2%

Population
 - Total (2005)
 - Densité

Classé 100e
6 912 700 habitants
299 hab./km²

Indépendance
 - Proclamation

Ex-mandat britannique
14 mai 1948

Monnaie

Nouveau shekel (NIS)

Fuseau horaire

UTC +2

Hymne national

Hatikvah

Domaine Internet

.il

Indicatif téléphonique

972

Politique

Article détaillé : Politique d'Israël

Israël est une démocratie pluraliste. Le pouvoir législatif est détenu par les 120 membres du Parlement israélien, la Knesset. Les élections parlementaires ont lieu tous les quatre ans, mais la Knesset peut se dissoudre entre-temps si une majorité de parlementaires le décide. Le Président, doté de peu de pouvoirs, est élu pour un mandat de sept ans par la Knesset. Le pouvoir exécutif est assuré par le Premier ministre, qui est le dirigeant du parti ou de la coalition majoritaire au Parlement.

Le Président nomme les juges de la Cour Suprême, qui siègent à vie. Dans la pratique, ces nominations doivent recevoir l'aval du Parlement, qui peut les révoquer par un vote.

Israël n'a pas de constitution officielle écrite. Les fonctions du gouvernement sont basées sur les lois de la Knesset, sur les conventions constitutionnelles et sur la Déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël. Les coalitions parlementaires à la Knesset sont souvent instables et sont couramment constituées d'au moins deux partis politiques. Ces coalitions peuvent être difficiles à former et à maintenir en raison du grand nombre de partis pouvant y siéger et dont les politiques peuvent être radicalement différentes.

Depuis les années 1970, les deux plus grands partis sont le Likoud et le Parti travailliste. Cependant, ils ne recueillent pas assez de voix pour être majoritaires au Parlement et gouverner seuls. Ils forment alors des coalitions avec les petits partis tels que le Shass, un parti juif séfarade orthodoxe en faveur de plus importantes dépenses sociales; le Shinouï, un parti laïc conservateur opposé au Shass, qui désire séparer totalement la religion de l'Etat; le Ihud Ha'Leumi (Union nationale), un parti d'extrême droite soutenant le transfert des réfugiés palestiniens dans les pays arabes ; le Mafdal - le parti national religieux, allié des religieux sionistes (kipot srugot) ; Meretz, un parti laïc pacifiste et social-démocrate plutôt proche de la cause palestinienne; et Yahadout HaTora (Judaïsme pour la Torah) un parti orthodoxe qui se bât pour le respect des lois du judaïsme. Tous les gouvernements ont jusqu'à présent évité de former une coalition avec les partis représentant la minorité arabe, tels que le parti communiste d'extrême gauche Hadash, ou le parti libéral nationaliste Tajamu'.

Les partis de gauche ont dominé les élections israéliennes jusqu'en 1974, date à laquelle le parti Travailliste a commencé à perdre de sa popularité, à la suite de la guerre de Kippour. L'année 1977 marque le début de l'omniprésence de la droite dans la politique israélienne, avec l'accession au poste de Premier ministre de Menahem Begin, membre du Likoud. Depuis, le Likoud continue à former la plupart des gouvernements, parfois en coalition avec son rival, le parti Travailliste, à l'exception des coalitions Parti Travailliste-Meretz entre 1992-1996 et 1999-2001. Depuis 2001, Ariel Sharon du Likoud, occupe le poste de Premier ministre.

Géographie

Pays du Proche-Orient, Israël est délimité à l'ouest par la mer Méditerranée et à l'est par la dépression syro-africaine. Le pays partage ses frontières avec la Syrie et le Liban au nord, l'Égypte au sud-ouest et la Jordanie à l'est, ainsi qu'avec les territoires occupés de la Bande de Gaza au sud-ouest et de la Cisjordanie à l'est.

Israël compte plusieurs régions naturelles avec des climats et paysages variés :

  • Le littoral, à l'ouest qui bénéficie d'un climat méditerranéen,
  • La Galilée, au nord, où le mont Méron culmine à 1 208 m,
  • La vallée du Jourdain, à l'est, qui relie le lac de Tibériade à la mer Morte,
  • Le désert du Néguev, au sud, qui occupe près de la moitié du pays.

Une partie de ces régions naturelles, qui sont au-delà de la "ligne verte" de 1967, ne sont pas reconnues internationalement comme faisant partie du territoire israélien (Gaza au bord de la mer ; une partie de la vallée du Jourdain). C'est en particulier le cas de la Judée et la Samarie (Cisjordanie), au centre, région de monts et de collines. La région du Golan, dont l'annexion en 1981 n'est pas reconnue par la communauté internationale, forme aux yeux de l'État hébreu une région à part. Cette région, qui est une position stratégique sur le plan militaire, située au nord-est du lac de Tibériade et la principale source de litige entre Israël et la Syrie.

Le point le plus bas du globe se trouve en Israël, à la mer Morte, située à 408 mètres en dessous du niveau de la mer.

Aires urbaines

En 2004, l'Office israelien de la Statistique définit trois aires urbaines :

La population de la ville de Jérusalem est de 693 200 habitants. L'aire urbaine est plus importante, mais ses limites qui dépassent sur la Cisjordanie sont sources de controverses tant du côté israelien que du côté palestinien.

Démographie

Israël a une population de 6 912 700 habitants (recensement Aout 2005), parmi lesquels 20% d'Arabes (soit environ 1,3 million : surtout musulmans, avec une minorité chrétienne).

La population juive d'Israël est originaire du monde entier : on distingue les "sabras" (nés en Israël, de parents immigrés récents ou dont la famille vit depuis des siècles en "Palestine") des immigrés récents qui ont fait leur "alyah" ("montée", c'est-à-dire retour : une grande partie vient de l'ancienne U.R.S.S., mais aussi de France, des États-Unis, d'Argentine, etc.).

Israël comprend également des Druzes et des Circassiens. Ils sont exemptés du service militaire (de même que les Arabes), toutefois certains Bédouins et la grande majorité des Druzes israéliens servent comme volontaires dans l'armée régulière.

Culture

Fêtes nationales

Date

Nom français

Nom hébreu

Dates possibles dans le calendrier grégorien

1 Tishri

Nouvel-An

Rosh HaShanah

entre le 6 septembre et le 5 octobre

10 Tishri

Jour du Grand Pardon

Yom Kippour

entre le 15 septembre et le 14 octobre

15 Tishri

Fête des Cabanes

Soukkot

entre le 20 septembre et le 19 octobre

22 Tishri

Assemblée du huitième jour

Shemini Atseret

entre le 27 septembre et le 26 octobre

15 Nissan

Pâques

Pessa'h

entre le 27 mars et le 25 avril

21 Nissan

Pâques

Pessa'h

entre le 2 avril et le 1er mai

5 Iyar

Jour de l'Indépendance

Yom Ha-Atsmaout

entre le 16 avril et le 15 mai

6 Sivan

Fête des semaines

Shavouot

entre le 16 mai et le 14 juin

Notes

1 Jérusalem a été proclamée capitale en 1948 par David Ben Gourion et confirmée comme telle, en 1980, par une loi fondamentale de la Knesset. Ces proclamations n'ont pas été reconnues internationalement, cette capitale comprenant des territoires qui ne sont pas considérés par la communauté internationale comme israéliens, et la loi de 1980 ayant été condamnée par une résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU en 1980 ; la Cour internationale de Justice a confirmé en 2004 que les territoires à l'intérieur de la "ligne verte" de 1967 demeuraient des territoires "occupés". Presque tous les Etats ont établi (ou maintenu) leur représentation diplomatique à Tel-Aviv. Aujourd'hui, seuls 2 pays reconnaissent Jérusalem comme capitale de l'État d'Israel : le Salvador et le Costa Rica. (Le Congrès des États-Unis a demandé le transfert de l'Ambassade étasunienne à Jérusalem ; les gouvernements successifs n'ont pas, à ce jour, mis en oeuvre cette mesure.) Certains services officiels israéliens, comme le Ministère de la Défense, sont restés à Tel-Aviv mais l'essentiel se trouve à Jérusalem-Ouest.

 

 

 

 

2 – LA PALESTINE

"Palestine" (Grec ancien: Palaïstinè ; Latin: (Syria) Palæstina ; Hébreu biblique : ???? Pléšeth ; Arabe : ?????? Filastin) désigne depuis l'Antiquité la région située entre la mer Méditerranée et le Jourdain ; selon les époques, cette désignation correspond à une bande côtière plus étroite ou au contraire s'étend également au-delà du Jourdain.

Le terme a eu une signification politique et administrative aux époques romaine et ottomane, ainsi qu'à l'époque contemporaine (voir Palestine (État revendiqué)).

Évolution des emplois du terme "Palestine"

Dans la langue française, le terme "Palestine" est utilisé depuis des siècles pour désigner le territoire situé géographiquement entre Méditerranée et Jourdain. Ce même territoire est aussi appelé "Terre Sainte" dans un contexte religieux (cette expression est exclusivement chrétienne). Cet usage géographique du terme perdure, même s'il a perdu une partie de sa neutralité, spécialement après la création de l'État d'Israël en 1948 (notamment certains Israéliens et/ou juifs y perçoivent dans l'utilisation du terme "Palestine", un déni de l'existence d'Israël ou de sa légitimité sur cette même terre).

Le terme désignant précédemment une circonscription ottomane ("Filastin"), puis le territoire du Mandat britannique ("Palestine"), a pris un sens politique après la fondation de l'État d'Israël: la partie arabe continue d'appeler Palestine soit la région entière Palestine, soit seulement la Bande de gaza et la Cisjordanie, tandis que le terme "Palestiniens" est conservé pour ses habitants, y compris souvent pour les habitants arabes de citoyenneté israélienne. Un "État de Palestine" a été proclamé par l'OLP en 1988 ; uniquement certains États (principalement des pays arabes et islamiques) l'ont reconnu. Pris dans ce sens récent, le terme a reçu une reconnaissance officielle à l'ONU puisqu'un siège d'observateur a été attribué sous la dénomination de "Palestine" à l'Organisation de libération de la Palestine en tant qu'organisation représentant le peuple palestinien.

C'est aussi le nom d'un État revendiqué par les Palestiniens, pour certains d'entre eux sur les "territoires palestiniens occupés" par Israël (Gaza et Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est) - pour d'autres sur l'ensemble de la "Palestine" géographique. Cet État est prévu par l'ONU et par la "Feuille de route pour la paix", à l'issue de négociations et de concessions des deux parties qui devront se faire en plusieurs étapes. Les "territoires autonomes palestiniens" et l'"Autorité palestinienne" qui les administre constitueraient le point de départ pour la formation de cet État.

Histoire

Charnière entre la vallée du Nil et la "terre entre les fleuves" (Mésopotamie), le pays a été habité depuis des millénaires et a connu la présence de nombreuses dominations d'empires et de brassage de peuples. Chronologiquement, il connut la domination des : Cananéens, Hébreux, Romains, Byzantins, Arabes, Croisés, Ottomans et Britanniques. Il est l'enjeu d'un conflit qui s'étend depuis un siècle entre Juifs et Arabes, qui implique les trois religions monothéistes qui voient dans ce pays une "Terre Sainte".

Ci-après, un survol historique relève en même temps l'extension et les emplois du terme "Palestine".

Terre des Cananéens et des Philistins

Le nom "Palestine" dérive de celui des Philistins, peuple qui a vécu sur la bande côtière de la Méditerranée du sud-est entre la fin de l'Âge du Bronze et le début de l'Âge du Fer. Les Philistins sont mal connus, car ils n'utilisaient pas l'écriture. On dispose de références à ce peuple dans des documents égyptiens (qui en font l'un des "Peuples de la mer" envahisseurs de l'Egypte sous Ramsès III) et désigne par "Peleset" (P-l-s-t) la région qu'ils habitent. Les Philistins et leur pays "Peleshet" (???? Pléšeth) sont également mentionnés dans la Bible (qui parle aussi de "Cananéens" à la fois antérieurs et voisins par rapport aux "Philistins") : les Hébreux étaient régulièrement en guerre avec ce peuple dont les principales villes étaient Ashdod, Ashkelon, Ekron, Gath et Gaza.

Terre des Hébreux

La Bible relate la conquête du Pays de Canaan par Josué et les Hébreux, conquête qui commence par des territoires à l'est avant de franchir le Jourdain au niveau de Jéricho. Elle désigne plusieurs fois l'ensemble de la Palestine comme la Terre Promise à leurs ancêtres. Plusieurs générations plus tard, le Royaume de David et de Salomon comprend Jérusalem et l'ensemble du territoire entre Méditerranée et Jourdain avant de s'affaiblir avec la division en deux royaumes.

Ensuite, la région connaît la domination assyrienne puis perse mais une large automonie est laissée aux Hébreux, dès le règne de Cyrus.

Le terme de "Palestine" (Palaïstinê) apparaît pour la première fois sous la plume de l'historien grec Hérodote, au Ve s. av. J.-C. (Histoires, 1,105 ; 2,104 ; etc.).Ptolémée et, plus tard, en latin, Pline l'Ancien parlent également de "Palestine", en lien avec la "Syrie". Le terme est utilisé en référence à l'ancien peuple des Philistins. Après celle des Perses, la Palestine connaît la domination grecque. Alexandre le Grand conquiert la région en 333 av. J.-C. Les diadoques ("successeurs") d'Alexandre, Ptolémées d'Egypte et Séleucides de Syrie, se disputent ensuite la région.

Au IIe siècle av. J.-C., les Hébreux, qui refusent l'hellénisation forcée, se révoltent sous les Macchabées (Hasmonéens) et cherchent à obtenir l'aide du Sénat romain ; ils fondent le royaume de Judée, constitué autour de Jérusalem, qui sera indépendant entre 141 et 63 av. J.-C. Leur lointain allié romain finira par se rapprocher de la région, avec la fondation de la « province d’Asie » à Pergame puis avec le déplacement des guerres civiles romaines en Égypte.

La Palestine romaine et byzantine

En 63 av. J.-C., Pompée le Grand conquiert la "Palestine" et en fait un protectorat romain. Des rois juifs la gouvernent, tel Hérode Ier le Grand (37 - 4 av. J.-C.), sous le règne duquel naît Jésus-Christ, à Bethléem. À cette époque, ce territoire est majoritairement habité par des Juifs et par des Samaritains, de langue araméenne, mais avec un usage large du grec. Des païens étaient aussi établis dans cette région (Tibériade, par exemple, n'était pas une ville juive). Le pouvoir est partagé en micro-royaumes avec des statuts divers. On a un reflet de cette situation dans les Évangiles, avec la pluralité de juridictions qui instruisent le procès de Jésus lors de la Passion : Sanhédrin juif, tribunal de Pilate, audience par Hérode Antipas (qui règne sur la Galilée). La situation varie (le Sanhédrin, qui ne pouvait directement condamner à mort Jésus, le fera ultérieurement pour saint Etienne et pour saint Jacques).

La situation politique est instable et connaît deux révoltes juives :

- de 66 à 73 apr. J.-C., aboutissant à la destruction du Temple (Titus et Vespasien)

- de 132 à 135, aboutissant à l'expulsion des Juifs de Jérusalem (Hadrien).

Jérusalem est nommée "Aelia Capitolina" et la région est intégrée dans la province de "Syrie-Palestine" (Syria Palæstina), nouvelle dénomination, calquée sur le grec, de ce qui était auparavant appelé en latin Syria Judaea ("Syrie Judée" ou "Syrie juive").

Après la chute de l'Empire romain d'Occident, la Palestine reste dans l'orbite romaine et connaît, comme tout le Levant, un âge d'or, comme en attente l'archéologie (monuments, population dense et prospère). Constantin 1er, converti au christianisme, s'intéresse à la Palestine. Sa mère sainte Hélène visite la région et fait de la Terre Sainte un centre du pèlerinage chrétien. Sur les sites qu'Hadrien avait transformés en temples païens, elle retrouve le Saint-Sépulcre, le Golgotha et le site de la Nativité ; des basiliques somptueuses y sont érigées.

Vers 390, la Palestine est divisée en 3 provinces :

- Palestine Première (Palaestina Prima), chef-lieu Césarée : Judée, Samarie, Pérée, côte méditerranéenne ;

- Palestine Seconde (Palaestina Secunda), chef-lieu Scythopolis : Galilée, basse plaine de Jézréel, vallée du Jourdain à l'Est de la Galilée, Ouest de la Décapole ;

- Palestine Troisième (Palaestina Tertia), chef-lieu Pétra : Néguev, Sud de la Jordanie (détaché de la province d'Arabie), Ouest du Sinaï.

La domination romaine-byzantine sera brièvement interrompue par l’occupation perse (614-629), avec de nombreuses destructions (sauf l'église de Bethléem : les Perses y ont vu la représentation des Mages, en habits perses, et auraient épargné le sanctuaire pour cette raison). L'arrivée des armées arabo-islamiques met fin à la "Palestine" romaine : Jérusalem est prise en 638.

La Palestine arabe, le Royaume de Jérusalem, les royaumes musulmans

Les Arabes divisent la province d'ash-Sham (Syrie) en cinq distinct (jund), dont l'un garde le nom de "Palestine" (?????? Filastin) et s'étend du Sinaï jusqu'à Akko (future Saint-Jean d'Acre) ; son chef-lieu est d'abord Ludd (Lydda, Lod) puis dès 717 ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de "Palestine" était bordé au nord et à l'est par celui de "Jordanie" (al-Urdunn), qui avait pour capitale Tibériade et incluait Acre et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l'histoire. A partir du Xe siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place, finalement, au Royaume latin de Jérusalem.

Le nom de "Palestine" n'a plus de valeur officiel sous le gouvernement des Croisés, qui créent le Royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d'un État. Voir l'article Royaume de Jérusalem.

Après la défaite et le départ des Croisés, aux XIIe et XIIIe siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies. A la fin du XIIIe siècle, la "Syrie" est divisée en 9 "royaumes", dont les royaumes de Gaza (avec Ascalon et Hébron), Karak (avec Jaffa), Safad (avec Acre, Tyr et Sidon) et Damas (avec entre autres, au sud, Jérusalem). Au milieu du XIVe siècle, le système des districts est réinstauré et "Filastin" redevient le nom officiel d'un territoire : un district ayant pour chef-lieu Jérusalem (avec les villes de Ramla, Ascalon, Hébron, Naplouse). Tibériade est le chef-lieu d'un autre district, celui de "Hauran".

L'Empire ottoman

Le nom de "Palestine" perd sa valeur officielle sous l'Empire ottoman. La population locale continue d'utiliser familièrement ou officieusement "Filastin" et le terme de "Palestine" reste en usage en Europe, comme terme géographique. Au XIXe siècle, le gouvernement ottoman se met à utiliser le terme de "terre de Palestine" (Arz-i Filistin) dans sa correspondance officielle, pour désigner la zone située entre la Méditerranée et le Jourdain. Cet usage reflète celui de la population arabe, qui parfois, semble-t-il, utilise Filastin pour désigner le seul arrondissement (sandjak) de Jérusalem. En 1882, la Palestine comptait 25 000 Juifs et 500 000 Arabes.

La Palestine selon la Société des Nations (mandat britannique)

Après le démantèlement de l'empire ottoman, l'administration de la Palestine a été confiée à la Grande-Bretagne par la Société des Nations en 1920 sous la forme d'un mandat provisoire en attendant que les populations locales soient capables de s'autogérer. Une première vague d'immigration d'inspiration sioniste (voir Histoire du sionisme) au début du siècle, puis d'autres plus massives (juifs européens de l'est, juifs arabes et juifs russes), dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, a profondément modifié le caractère démographique et politique de la région.

La Palestine selon l'ONU en 1947 (plan de partage) et les événements de 1948

En 1947, l'ONU présente un plan de partage de la Palestine entre un Etat arabe et un Etat juif, grosso modo à parts égales, avec une internationalisation de Jérusalem.

Ce plan ne se réalise pas, car les troubles entre Juifs et Arabes, que les Britanniques parvenaient à peine à contenir, s'aggravent et débouchent sur une guerre internationale impliquant les Etats arabes voisins, qui s'opposent à l'indépendance d'un Etat juif et ne souhaitent pas un Etat arabe supplémentaire. Il en résulte :

- un Etat d'Israël plus étendu que dans le plan de 1947

- un partage de Jérusalem entre une zone israélienne (Ouest) et une zone jordanienne (Est) au lieu de son internationalisation

- une occupation de la Cisjordanie (par la Jordanie) et de la Bande de Gaza (par l'Egypte)

- l'exil et la déportation pour des milliers de réfugiés palestiniens

- une ligne d'armistice appelée la "ligne verte"

Pour les Israéliens juifs, 1948 est l'année de la réalisation du rêve d'un foyer national, celui de l'indépendance de leur Etat. Pour les Palestiniens arabes, c'est l'année de la "Nakba" (catastrophe) et une étape essentielle dans le processus de constitution, dans l'adversité, d'une identité nationale "palestinienne".

1967, la Guerre des six jours (voir chapitre 4)

En 1967, à l'issue de la Guerre des six jours, toute la Palestine est sous contrôle israélien : l'Etat d'Israël, la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est, qui sera annexée), la Bande de Gaza, ainsi que le plateau du Golan (pris à la Syrie, qui sera annexé) et le Sinaï (pris à l'Egypte, qui sera restitué dans le cadre d'un accord de paix). Israël devient maître des lieux saints juifs - mais aussi chrétiens et musulmans.

Le Conseil de sécurité de l'ONU (résolutions 242 et 338) exige la fin immédiate de cette occupation; dans l'intervalle, les habitants palestiniens arabes de Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) et de Gaza sont protégés par la IVe Convention de Genève, qui précise les devoirs et les droits de ces civils et des forces militaires d'occupation ; cette Convention interdit notamment les colonies de peuplement et la détention de civils palestiniens en territoire israélien.

La limite entre Israël et les territoires occupés reste la "ligne verte" de 1948.

1993 à aujourd'hui

Un processus politique de paix naît à l'issue de la première intifada et connaît une étape décisive avec les Accords d'Oslo en 1993, qui instaurent une Autorité palestinienne et des "territoires autonomes". Le processus n'aboutit cependant ni au respect des Conventions de Genève, ni à la fin de l'occupation, ni à la fin de la violence dans la région. Après l'échec de négociations en 2000 et la visite jugée provocatrice d'Ariel Sharon sur l'Esplanade du Temple/des Mosquées, éclate une second intifada, très violente : attentats terroristes, "assassinats ciblés", destruction des infrastructures palestiniennes, représailles. En outre, un "mur de séparation" est construit dans les territoires occupés et, jusqu'en été 2005 au moins, la colonisation se poursuit.

La solution d'un partage de la Palestine (et de Jérusalem) entre deux Etats semble peu à peu s'imposer et être admise par toutes les parties. Israël et les USA admettent l'idée d'un Etat de Palestine, les Etats arabes affirment en 1996 et en 2002 (sommet arabe de Beyrouth) l'idée d'une normalisation totale traduite par un accord de paix et dans le cadre du droit international (acceptation par Israël d'un Etat palestinien, retour aux frontières de 1967 et "solution équitable" au problème des réfugiés). L'"Initiative de Genève", inofficielle, tente de dessiner les détails de cette solution, en complément de la "Feuille de route" (parainnée par le "Quartette" : ONU, USA, UE, Russie) qui définit des étapes vers cette solution, incluant l'étape d'un "Etat provisoire" de Palestine. étriques au sujet du départ des pays arabes des réfugiés juifs.

Économie

Durant les années 1994 à 2000, selon un rapport du FMI, l'économie palestinienne a augmenté sur un rythme de 9,28 % par an, et les investissements de 150 %, ce qui en fait l'un des taux de développement les plus rapides au monde lors de cette période. De 1994 à 2001, l'Union européenne a financé dans les territoires palestiniens, des projets d'infrastructures pour plus de 3 milliards d'euros. Une grande partie des projets réalisés à l'aide des aides européennes ont été détruits en 2002 et 2003 par l'armée israélienne en représailles à des attentats sanglants perpétrés, selon elle, avec l'accord tacite de l'Autorité Palestinienne. Parmi les destructions opérées : l'aéroport de Gaza (9,3 millions d'euros), le camp de la police civile (2,05 millions d'euros), le laboratoire médico-légal (700 000 €), des destructions de reboisement (720 000 €), etc.

Culture

La culture de la Palestine est très ancienne et rassemble des apports juifs, chrétiens et musulmans. Il y a aussi depuis 200 ans env. des villages de juifs d'origine russe. Il existe depuis des siècles des habitants (chrétiens) grecs et arméniens et des institutions monastiques éthiopiennes, assyriennes, etc. Parmi les habitants de la Palestine, il y a encore des Druzes et Circassiens musulmans. L'araméen, la langue de Jésus, n'est plus qu'une langue liturgique en Palestine, mais a survécu en Syrie et en Irak, dans de petites communautés. Il y a des communautés de Bédouins dans la vallée de Jéricho ainsi que dans le Néguev (ces derniers ont la citoyenneté israélienne).

Il y a un artisanat traditionnel palestinien (robes brodées au point de croix, keffieh), des danses, des chants, des poèmes. La culture palestinienne se développe également dans des institutions culturelles et dans des Universités

Terre de religions

La Palestine est le berceau de deux grandes religions monothéistes, le judaïsme et le christianisme, et une terre sainte pour la troisième, l'islam. Depuis des siècles, tous se croisent et se retrouvent sur le sol de la Palestine, terre hautement sacrée et chargée de symboles pour ces trois grandes religions. Des lieux de culte et de vénération sont éparpillés sur tout ce territoire historique : Jérusalem, Hébron, Bethléem, Jéricho, le Lac de Tibériade sont autant de noms de villes et de lieux qui font vibrer la fibre religieuse de centaines de millions de personnes dans le monde.

 

 

 

 

3 – Le Conflit Israelo-Palestinien

Sur les décombres de l'empire ottoman

- Lors de la Première Guerre mondiale, la Palestine est une contrée de l'empire ottoman, il n'y a que quelques juifs présents à Jérusalem. La politique étrangère de la Grande-Bretagne (GB) et ses contradictions ont des conséquences sur le début du conflit : la Grande-Bretagne a une forte influence au Moyen-Orient, elle a une présence militaire en Irak dès 1914 et occupe [Bagdad] en 1917. La Grande-Bretagne appuie la révolte arabe et leur fait la promesse d'un grand État musulman. En contre-partie, ils se battent avec les Alliés.

- Problème : en mai 1916, la Grande-Bretagne passe un accord secret « Sykes-Picot » en parallèle avec la France, qui est en contradiction avec sa promesse car il projette de diviser la région en 2 zones d'influence entre les 2 pays.

- En 1917 : déclaration Balfour : le gouvernement de Londres envisage favorablement l'établissement d'un foyer national juif en Palestine, s’il ne porte pas préjudice aux droits des populations dans le pays. Cette déclaration est la consécration du sionisme.

- Le sionisme : c'est la réponse à l'évolution du sentiment antisémite qui s'est développé au cours du XIXe siècle, en Europe et en Russie. 1896 : Theodor Herzl publie l'État juif, manifeste fondateur du sionisme politique. L'antisémitisme étant inéluctable, il est nécessaire d'y répondre politiquement par un foyer juif, pour leur survie. Il s'engage alors dans un travail diplomatique. La population juive n'est pas unanime sur cette position, jusqu'à la Shoah. Les critiques de milieux laïcs, assimilés portent avant tout sur la localisation de ce foyer pour les Juifs (La terre d'Israël, en Palestine est sous domination turque à l'époque.) Cela ne résoudra un problème que pour en poser un autre : la cohabitation avec les Arabes. Donc, Jérusalem doit être un centre culturel et non un centre politique. Autre critique : cela banalisera le peuple juif, en mettant l'accent sur le politique plutôt que sur le côté le religieux. 1897 : Premier congrès sioniste mondial et Herzl en devient le président. Il faut encourager la colonisation en Palestine en organisant le judaïsme en corps locaux, des mini-sociétés pour fonder les buts du sionisme. Herzl engage des négociations avec le sultan, mais c'est un échec. Il se tourne alors vers la Grande-Bretagne pour une colonie juive dans le Sinaï ou en Ouganda ; c'est aussi un échec tout en marquant un pas en avant, car les demandes juives semblent être reconnues. C'est donc une reconnaissance du peuple juif comme nation, qui a une légitime recherche de terre, et qui est un vrai interlocuteur diplomatique. Les grandes puissances hésitent, il y a une hostilité de l'Église catholique, mais les premières grandes colonies commencent en Palestine. La déclaration de Balfour est donc la consécration du sionisme politique, car elle reprend des termes du congrès, et elle a une portée internationale.

- La Grande-Bretagne a signé cette déclaration surtout pour des problèmes liés à la guerre, pour s'attirer la bienveillance des populations juives des pays alliés. De plus, elle permet de prendre pied dans le Moyen-Orient à plus long terme, et donc la Grande-Bretagne étend son influence sur les territoires autonomes. Mise en place des mandats sur la Palestine, mandats entérinés par la Société des Nations (=sorte de tutelle de la Grande-Bretagne sur ces territoires.) Tutelle aussi sur la Transjordanie tout juste créée. Le mandat repose sur une ambiguïté : la Grande-Bretagne considère que la situation doit mener à la création d'un foyer national pour le peuple juif, mais insiste sur le fait que la Palestine ne doit pas être un foyer national pour les Juifs. En fait, il ne devrait pas y avoir de domination au Moyen-Orient. La Palestine ne doit pas être ni juive, ni arabe.

Mobilisations sionistes et réactions arabes

- 1892 : création de l'agence juive pour représenter « le peuple juif tout entier » et en être le porte-parole auprès des puissances mandataires. L'agence rachète des terres en Palestine et développe l'immigration, pour renforcer la présence juive sur le territoire, pour créer un État de fait, qui soit un précédent favorable pour la réalisation des objectifs juifs. Les arabes ont contesté la déclaration de Balfour. En 1928 : institutionnalisation de revendications par des comités de grève et le haut comité arabe en 1930 pour faire face à l'agence juive. Ils revendiquent l'arabité de la Palestine, et les habitants font valoir leurs droits. En 1936, la contestation s'amplifie alors que les colonies juives se développent, alors qu'au début du XIXe, il y avait 1 Juif pour 40 Arabes ; en 1947, il y en a 1 pour 2.

- 1939 : la Grande-Bretagne veut éviter l'instabilité d'où la création d'un livre blanc pour limiter l'immigration à 75000 personnes pour les 5 ans à venir, et uniquement avec l'accord des représentants arabes, le partage en 3 zones ainsi que la suppression du mandat anglais. Ce livre blanc est refusé et il y a une politique d'immigration illégale en 1939. Mai 1942 : adoption d'un programme qui revendique la formation d'un État juif, avec une immigration illimitée et la création d'une armée juive. C'est la mise en place d'un noyau de l'État juif à venir, qu'est l'armée.

- Seconde Guerre mondiale : La pression sioniste s'accentue, pour recueillir les rescapés des camps, tandis que la Grande-Bretagne veut limiter. Cela provoque une réplique terroriste contre les Anglais. La découverte de l'holocauste provoque une opinion internationale favorable à la cause sioniste. Conjonction des vues entre l'Union Soviétique et les USA sur cette question : les USA ont des intérêts internes qui prévalent c'est-à-dire Truman considère que le réservoir des votes juifs peut être important donc il accueille favorablement les revendications sionistes. L'Union Soviétique considère le sionisme comme un moyen de faire cesser l'impérialisme anglais au Moyen-Orient.

- Mai 1946 : la Grande-Bretagne abandonne sa tentative de trouver une solution, ne veut pas imposer une solution aux 2 parties.

Les plans de partage

Commission spéciale pour gérer le problème : partage de la Palestine en 2 États, l'un juif avec 50% du territoire et l'autre arabe sur 43%, le reste étant la ville sainte et ses environs administrée internationalement. Ce plan est refusé par les Arabes, car le rapport au sol est inégal. Autre plan : État unitaire avec partage des responsabilités, mais va contre la stratégie sioniste. Approbation du premier plan par le Conseil de sécurité (à 7 voix contre 3), puis à l'Assemblé Générale de l'ONU. Ce plan prévoit un calendrier d'évacuation de la Grande-Bretagne puis 2 mois après, commencerons les 2 États. La Grande-Bretagne décide de remettre son mandat de puissance mandataire à l'ONU le 15 mai 1948. La veille : création d'un conseil provisoire d'Israël. Le 15 mai à minuit ; Israël est proclamé et reconnu par les grandes puissances.

Années 80 : blocage du mouvement palestinien. Fait nouveau : la Première Intifada.

La Première Intifada ou l'émergence de la société palestinienne

Intifada ou la « guerre des pierres ». Marque l'entrée en scène d'un acteur nouveau : la population palestinienne. Dans les premiers jours, on ne croit pas à un changement réel. Contexte de pérennisation de l'occupation par l'accélération de la colonisation et de la dépendance économique des territoires occupés. La hausse du niveau de vie des Palestiniens va de pair avec une dépendance très forte au niveau des revenus et des échanges commerciaux (profond déséquilibre). La dépendance économique creuse les disparités entre ceux qui en profitent et ceux qui en souffrent. Développement du peuple juif, réseaux d'implantation avec pour objectif la reconstitution du grand Israël, passant par un ancrage territorial. Pérennisation du peuple par l'appropriation de la terre. L'occupation et le contrôle sont de plus en plus grands : 56% des terres de Jordanie, par la prise de contrôle des propriétés de l'État jordanien et de toutes les terres qui n'ont pas été enregistrées ni cultivées. 11% du territoire de Gaza en 1988. À l'extérieur, s'est développé la thématique de libération des territoires, tandis qu'à l'intérieur : logique d'intégration. L'activisme laisse la place à une résistance passive à l'occupation. Repli sur les bases les plus traditionnelles de l'économie (rurales, familiales), autarcie, instrument de la fécondité. Il y a des initiatives dans les villes par les intellectuels qui tentent des pourparler avec les Israéliens, mais ils sont marginaux et coupés de la majorité de l'opinion et de la population. L'Intifada est un soulèvement spontané des Palestiniens de l'intérieur.

- 1er objectif : territorialiser le conflit, le ramener au centre géographique.

- 2e objectif : permettre le retour de l'OLP en terre palestinienne. Créer une liaison entre les différentes composantes de la population palestinienne. Mettre à jour un projet national commun : une entité politique souveraine à Gaza et en Cisjordanie.

- 3e objectif : impliquer les puissance extérieures et surtout les USA, dans une tentative de médiation pour le règlement global acceptable pour les 2 parties.

 

 

 

 

4 - LA GUERRE DE SIX JOURS

La Guerre des Six Jours s'est déroulée en 1967 et a opposé Israël à l'Égypte, la Jordanie et la Syrie. Cette guerre a été déclenchée par une "attaque préventive" d'Israël contre ses voisins arabes. À l'issue des combats, Israël remporta le contrôle de la bande de Gaza, de la péninsule du Sinaï, de la Cisjordanie (appelée "Judée-Samarie" par Israël) et du plateau du Golan. Les résultats de cette guerre influencent encore aujourd'hui la géopolitique de la région.

Résumé

En mai 1967, l'Égypte procéda à d'importants mouvements de troupes dans le désert du Sinaï, exigea le départ des forces de maintien de l'ordre de l'ONU qui s'y trouvaient depuis 1957, réimposa le blocus du détroit de Tiran et signa une alliance militaire avec la Jordanie. Israël se retrouva face à des armées arabes hostiles sur tous les fronts. L'Égypte violant les accords signés en 1956 après la campagne du Sinaï, Israël usa de son droit de légitime défense en déclenchant une attaque préventive (5 juin 1967) contre l'Égypte au sud, suivie d'une contre-offensive à l'agression jordanienne à l'est et de l'expulsion des forces syriennes du plateau du Golan au nord.
Après six jours de combats, de nouvelles lignes de cessez-le-feu remplacèrent les anciennes, la Cisjordanie, la péninsule du Sinaï, la bande de Gaza et le plateau du Golan passant sous contrôle israélien. Les villages du nord du pays furent alors libérés de 19 années de menace des bombardements syriens ; la navigation des navires israéliens par le détroit de Tiran était désormais assurée et Jérusalem, qui était divisée entre Israël et la Jordanie depuis 1949, passa entièrement sous contrôle israélien, suite à la conquête de Jérusalem-Est.
À l'issue de la Guerre des Six Jours, le Conseil de Sécurité de l'ONU a adopté la Résolution 242 qui réclame la fin immédiate de l'occupation militaire. Cette résolution, fréquemment invoquée depuis, reste encore a appliquer.

Situation géostratégique avant le conflit de 1956 à 1967

La précédente guerre israélo-arabe de 1956 lors de la Crise du canal de Suez s'était soldée par une défaite militaire mais une victoire politique capitale pour l'Égypte. Suite au renoncement des États-Unis (sous les pressions française et britannique) à supporter financièrement la construction du Barrage d'Assouan, le président égyptien, Gamal Abdel Nasser avait nationalisé le Canal de Suez en 1956. Les anciennes puissances coloniales de France et du Royaume-Uni avaient alors soutenu ensemble une attaque israélienne dans le Sinaï jusqu'au Canal de Suez. Mais la condamnation fut unanime dans le monde. Les États-Unis, l'URSS et l'ONU s'accordèrent sur le retrait israélien et L'URSS menaça même Paris et Londres d'une frappe nucléaire.

Le succès de Nasser avait donc été d'obtenir cette pression diplomatique des États-Unis et de l'URSS pour pousser Israël à se retirer de la totalité du Sinaï. En échange, Israël obtint le maintien de Casques Bleus de l'ONU dans le Sinaï pour veiller à garder cette frontière démilitarisée. L'Égypte avait également accepté de mettre un terme à la guérilla menée sur le sol israélien. Ainsi, la frontière israélo-égyptienne put connaître une période de calme sans précédent depuis 1948.

Aucun pays arabe n'avait pourtant reconnu l'existence de l'Etat d'Israël, mais la région était dans un équilibre incertain depuis 1956, maintenu davantage par la compétition entre Égypte, Syrie et Jordanie que par une résolution réelle des problèmes. En pleine Guerre froide, l'Égypte et la Syrie étaient désormais alignées avec le Bloc de l'Est tandis que la Jordanie était soutenue par les occidentaux.

Plusieurs années après le conflit, Israël construisit un réseau de transport de l'eau au niveau national. En réponse, la Syrie initia un plan de détournement des eaux de certaines rivières (Dan/Baniyas) afin qu'elles contournent le territoire israélien et passent plutôt par la Jordanie avant de rejoindre le fleuve du Jourdain. De plus, la Syrie encouragea certaines attaques passant par le territoire jordanien contre Israël (au désarroi du roi Hussein). Des attaques à l'artillerie lourde, depuis les hauteurs du Golan, se répétèrent aussi contre les civils israéliens du nord-est de la Galilée. Certains avancent que ces tirs faisaient suite à des provocations israéliennes et à des incursions dans la zone démilitarisée de la frontière. Malgré le bombardement par Israël des voies de détournement de l'eau en 1964, la frontière israélo-syrienne resta le théâtre de tensions permanentes.

En 1966, l'Égypte et la Jordanie signèrent une alliance militaire qui les engageait réciproquement dans le cas d'une guerre impliquant l'un des deux pays. Le 7 avril 1967, un incident mineur à la frontière israélo-syrienne se transforma rapidement en une bataille aérienne de grande échelle au-dessus du Golan. Le résultat fut la destruction de sept Mig-21 syriens et le vol menaçant des avions de l'armée israélienne au-dessus de Damas. Les incidents frontaliers se multiplièrent et nombre de leaders arabes politiques et militaires appelèrent à la fin des représailles israéliens. L'Égypte, toujours en quête d'une position centrale dans le monde arabe, surenchérit par des déclarations de Nasser selon lesquelles il prévoyait de remilitariser le Sinaï. La Syrie encouragea l'Égypte dans ce sens, mais ne se prépara pas immédiatement à l'éventualité d'un nouveau conflit. L'Union Soviétique supporta les besoins militaires des pays arabes. On apprit plus tard qu'un rapport soviétique du 13 mai prétendit que les troupes israéliennes se regroupaient le long de la frontière syrienne alors qu'il n'en était rien.

Le 17 mai 1967, Nasser exigea le retrait des forces d'interposition de l'ONU du Sinaï et le Secrétaire-Général de l'ONU, U Thant, suivit cette requête. L'ONU demanda à déplacer ses troupes sur le territoire israélien mais Israël refusa ce redéploiement qui aurait constitué une brèche dans l'accord de cessez-le-feu précédent. Nasser concentra des troupes et des chars d'assaut sur la frontière avec Israël. Le 23 mai, l'Égypte bloqua l'accès au détroit de Tiran aux navires israéliens (route du sud essentielle à l'approvisionnement des israéliens en pétrole et blocus du port d'Eilat), ce qui était sans précédent depuis les accords internationaux sur les droits de passage dans le détroit, signés en 1957 par 17 puissances maritimes. Israël considéra cela comme un casus belli. La tension dans la région glissait d'un relatif statu quo vers une guerre régionale.

Les quelques réticences à aller en guerre du roi Hussein qui craignait le Panarabisme de Nasser furent vite effacées par les nombreux supporters de la guerre en Jordanie. Le 30 mai, l'Égypte signaient avec la Jordanie un traîté de défense mutuelle, qui s'ajoutait à l'alliance militaire déjà en place avec la Syrie. Le Président Nasser déclara: "notre objectif sera la destruction d'Israël. Le peuple arabe veut se battre." Plusieurs jours plus tard, les forces jordaniennes étaient commandées par un général égyptien. Israël appela de nombreuses fois la Jordanie à éviter les hostilités, mais Hussein était face à un dilemme: partir en guerre et risquer le contre-coup d'une réponse israélienne ou rester neutre et risquer une insurrection au sein de son peuple.

Le gouvernement d'Israël était soucieux de savoir si la Jordanie serait impliquée dans le conflit pressenti, car une attaque depuis la Cisjordanie (sous contrôle jordanien depuis 1949) aurait pu couper le pays en deux très rapidement. Toutefois, l'armée jordanienne ne semblait pas capable d'une telle manoeuvre et la Jordanie avait plutôt jusque-là été le terrain d'opérations menées par les autres pays arabes. De plus, plusieurs états arabes éloignés commencèrent à mobiliser leurs armées, notamment l'Irak, le Soudan, le Koweït et l'Algérie.

En Israël, certains voyaient, dans l'éventualité d'un nouveau conflit, une occasion d'assurer l'intégrité du pays en établissant des zones tampons. En effet, comme Menahem Begin l'admit en 1982, Nasser n'a pas choisi d'attaquer Israël, Israël a choisi d'attaquer Nasser. Selon le journaliste Mike Shuster, Israël "était encerclé par des états arabes décidés à le détruire. L'Égypte était dirigée par Gamal Abdel Nasser, un nationaliste provocateur dont l'armée était la plus puissante des pays arabes du Moyen-Orient. La Syrie était gouvernée par la radical parti Baas qui préparait en permanence des menaces pour pousser Israël à la mer." L'élite israélienne, dans la situation de blocus du détroit au sud et de mobilisation égyptienne dans le Sinaï et étant donnée l'état d'embourbement des États-Unis au Vietnam, jugea que, si des dispositions militaires pouvaient apparaître non souhaitables, elles pourraient néanmoins être nécessaires. Dans le camp égyptien, Nasser, fort du soutien syrien et du contrôle militaire des forces jordaniennes que lui attribuait l'alliance signée le 30 mai, se faisait la même réflexion. Il estimait qu'Israël se soucierait de l'opinion publique internationale et n'attaquerait donc pas en premier. En même temps, le blocus du détroit du sud fragilisait de plus en plus l'économie et l'armée israélienne et Nasser estimait que son armée pourrait facilement repousser une première attaque déclenchée par les israéliens puis avoir suffisamment de forces pour couper Israël en deux. Certains de ses commandants pensaient le contraire, sachant qu'un tiers des troupes égyptiennes étaient impliqué dans la guerre civile au Yémen et que les moyens de communication et de ravitaillement égyptiens n'étaient pas en bon état. Nasser continua néanmoins à augmenter le niveau de mobilisation en Égypte, en Syrie et en Jordanie pour mettre Israël sous pression.

Israël tenta d'empêcher le blocage du détroit par des voies diplomatiques. Notamment, elle se tourna vers les États-Unis et le Royaume-Uni qui avaient garanti en 1957 qu'ils seraient capables d'ouvrir le détroit de Tiran si besoin. Toutes les demandes israéliennes pour éviter le conflit furent sans réponse, menaçant l'avenir du pays. Les israéliens dénoncèrent le blocus comme étant une action correspondant aux critères internationaux d'acte de guerre.

D'après l'historien israélien Michael Oren, ce fut la première fois que le "téléphone rouge" reliant la Maison Blanche au Kremlin fut utilisé pendant la guerre froide. Le 26 mai, le Ministre israélien des Affaires Etrangères, Abba Eban, se rendit à Washington pour connaître la position de l'administration américaine dans l'éventualité d'une guerre. A peine arrivé, il lui fut secrètement annoncé par le gouvernement israélien que des informations révélant le plan d'une attaque syrio-égyptienne dans les 48 prochaines heures avaient été obtenues. Eban en informa le Président Johnson et ses conseillers, qui le renvoyèrent en précisant que les positions égyptiennes dans le Sinaï n'étaient que défensives et que les services d'espionnage américains n'avaient pas reçu d'informations corroborant l'annonce de cette opération. Toutefois, Johnson entra en contact avec Alexeï Kossyguine au Kremlin pour demander à l'URSS d'empêcher ses protégés du Proche-Orient d'attaquer Israël pour éviter une crise mondiale. L'ambassadeur soviétique au Caire, Dimitri Pojidaev, lut une lettre de Kossyguine à Nasser qui le prévenait qu'en cas d'attaque dans les 48 heures, l'URSS ne le soutiendrait pas. Le Ministre égyptien de la Défense, Abdel Hakim Amer, annonça alors au Général Mahmud Sidqi que l'opération était annulée. [1]

Les leaders israéliens décidèrent qu'en l'absence de réaction américaine et de l'ONU, Israël se devait d'agir. Le 1er juin, Moshe Dayan fut nommé Ministre de la Défense. Le 3 juin, le cabinet du Président américain Johnson fit un constat ambigu: Israël continue ses plans de guerre. L'attaque israélienne contre l'Égypte survint le 5 juin et démarra la guerre éclair.

La guerre

L'"offensive préventive" d’ Israël

La plus grande force aérienne des armées arabes était en Égypte. Leurs avions étaient tous récents et de conception soviétique. Ils possédaient également 45 bombardiers moyens TU-16 capables d'attaquer des cibles civiles ou militaires israéliennes. Toutefois, les infrastructures défensives égyptiennes étaient relativement faibles et ils ne disposaient pas non plus de bunkers pour protéger leur aviation en cas d'attaque. Le lundi 5 juin 1967 à 7h45, survolant la méditerranée à très basse altitude pour éviter les radars, l'aviation israélienne attaquait l'Égypte où la plupart des avions de chasse et leurs pilotes étaient encore au sol comme les services secrets israéliens l'avaient prévu. En 500 sorties, Israël détruisit 309 des 340 avions militaires Egyptiens. Le succès fut au-delà des espérances des stratèges israéliens. Les pertes israéliennes furent de 19 appareils, pour des causes techniques principalement. Cela eut pour conséquence une supériorité aérienne totale de l'aviation israélienne durant tout le conflit, supériorité dont dépendit en grande partie la victoire écrasante d'Israël.

 

 

 

 

5- LE JUDAISME

Le judaïsme est la plus ancienne des grandes "religions" monothéistes et la moins importante en nombre de fidèles, fondée sur l'étude et la pratique de la Bible hébraïque, et sur les commentaires du Talmud (Talmud de Jérusalem et Talmud de Babylone) et des rabbins postérieurs.

La racine du mot « judaïsme » (Yahadout) provient du nom de la tribu de Juda (Yehoudah), qui a aussi donné le terme Juif (Yehoudi). Le nom de Juda, quatrième fils de Jacob, s'écrit YHWDH en hébreu : le Tétragramme YHWH imprononçable, plus un D au quatrième rang. Etymologiquement le Juif est donc un " Jéhovien" qui vit selon les lois et coutumes du royaume de Juda, dictées et remises à Moïse par YHWH.

Le judaïsme, première profession de foi monothéiste, a également cimenté une nation juive, dans le sens où tous ceux qui s'y associent se considèrent et sont considérés comme les enfants d'une seule nation. Dans ce sens, le judaïsme n'est donc pas à proprement parler une religion, car s'il existe bien un principe fédérateur, c'est plutôt celui d'un peuple. dispersé entre la Terre d'Israël (Erets Israel) et l'Exil (Galout).

Juif s'écrit avec une majuscule, comme "Français" ou "Espagnol", quand il désigne un membre du peuple juif ; avec une minuscule, comme chrétien ou musulman, quand il qualifie une appartenance religieuse. On écrira donc : tous les Israéliens ne sont pas juifs, les Juifs ne sont pas en majorité israéliens. En revanche, tous les Juifs sont israélites, au sens de descendants biologiques ou spirituels d'Israël (Enfants d'Israël, Bné Israel dans la Bible).

Depuis sa fondation, le judaïsme a énormément évolué. Il a trouvé sa forme moderne dans les siècles suivant la destruction du Temple de Jérusalem en 70. Les historiens, afin d'éviter des confusions avec la forme moderne du judaïsme, parlent parfois de "judaïsme rabbinique" pour désigner cette forme moderne et de yahwisme, pour désigner l'état de la religion avant l'exil babylonien.
Aujourd'hui, le symbole du judaïsme est l'étoile de David (Maguen David) qui, selon la tradition, était l'emblème du roi David. Le plus ancien symbole juif est la Ménorah, chandelier à sept branches, qui se trouvait dans le Temple de Jérusalem. Au fronton des synagogues sont également figurées les Tables de la Loi.

La vie juive

L'observation du shabbath (Shabbat), journée de repos hebdomadaire réservée à l'étude et à la prière est la première forme d'observance liturgique donnée dans la Bible. Cette journée est caractérisée par la prière avant les repas (Kiddouch), des repas festifs et la prière dite de séparation (Havdala) qui la termine.

La vie religieuse juive est marquée par :

-la Brith milah, circoncision des garçons au huitième jour de leur naissance , en référence à l'Alliance faite entre les Juifs et Dieu à partir d'Abraham,
-la Bar-mitsva pour les garçons (à 13 ans et un jour) ou, d'ajout moderne, par la bat-mitsva pour les filles (à 12 ans et un jour),
-le mariage,
-les funérailles.

La plupart des prières se font dans la synagogue (Beit Ha-Knesset ou Shul en Yiddish). On s'y rassemble pour les trois prières quotidiennes et plus particulièrement lors du shabbat et des jours de fêtes ('Hagim). Chaque Shabbat matin est lu, par des fidèles ayant fait leur Bar-mitsva, une section (paracha) de la Torah : on commence par le début de la Genèse (Beréchit) au voisinage de l'équinoxe d'automne (Simhat-Torah) et on termine le Deutéronome douze ou treize lunes plus tard, selon que l'année est ou non "embolismique".

La terre d'Israël est appellée dans la tradition juive "Terre Sainte" (Eretz Ha-Kodesh). Des commandements spéciaux s'y rapportent tels que celui d'y habiter ou l'interdit d'en sortir. Selon certains décisionnaires religieux (Poskim), il doit y être fondé un état Juif tandis que pour d'autres, cela est interdit car ce serait assimilé à une tentative de rapprocher la venue du Messie qui ne peut venir que de Dieu.

Une ferveur particulière entoure Jérusalem, où se situait le Temple, le Mont du Temple et le lieu supposé du Saint des Saints.

Parmi les autres villes saintes:

- Hebron (Hevron) : y sont enterrés la plupart des patriarches.
- Tiberiade (Tvéria) : de nombreux rabbins y sont enterrés.
- Tsfat : ville d'où est sortie la Kabbale.

L'année juive

Le calendrier juif est basé sur le cycle lunaire. Il compte donc douze mois de 29 à 30 jours. Toutefois, afin de rester en phase avec le calendrier solaire et donc les saisons, il introduit certaines années un treizieme mois.

Le calendrier est rythmé par de nombreuses fêtes et commémorations religieuses, divisés en deux catégories :

-les fêtes dont l'origine sont extraites des versets de la Torah.
-les fêtes qui ont pour origine des institutions rabbiniques.

-Mois de Tichri :
Rosh haShanah : d'une durée de deux jours, le Nouvel An juif, commémore la création de l'Homme.
Yom Kippour : jour du Grand Pardon.
Soukkot : fête des cabanes, rappelle les pérégrinations des Hébreux dans le désert après la sortie d'Égypte.
Sim‘hat Torah : Joie de la Torah.

-Mois de Kislev :
Hanoucca : célèbre la re-consécration du Temple de Jérusalem après la Guerre des Macabées contre les Hellènes. On y allume les lumières de la Hanoucciah, le chandelier à huit branches.

-Mois de Chevat :
Tou-Bichvat : fête pendant laquelle les différentes variétés de fruits sont à l'honneur.

-Mois de Adar :
Pourim : la « fête des Sorts » commémore la sauvegarde des Juifs à l'époque de la domination perse.

- Mois de Nissan :
Pessa'h : Pâques (le saut) commémore la sortie des Hébreux d'Égypte.

- Mois de Iyar :
Shavou‘ot : célèbre le don de la Torah.

Au cours de l'année, cinq jeûnes sont observés :

-Tish‘a be-Av.
-
17 Tammouz.
-10 Tevet.
-Taanit Esther.
-Tsom Guedaliah.
-Jeûne des premiers-nés.

Tous les nouveaux mois juifs (Rosh 'Hodesh) ont également un statut particulier.

Certaines fêtes durent 2 jours dans la diaspora contre un seul en Israël.

Entre le premier et le septieme jour de Pessa'h et de Soukkot non inclus, les autres jours ont le statut de Hol Ha-Moed, entre un jour saint et entre un jour normal.

Structure

Rabbinat

Le judaïsme se distingue par l'absence d'un clergé hiérarchique, depuis la dernière destruction du Temple. Les rabbins ne sont pas des intermédiaires entre Dieu et les hommes, mais des enseignants ; rabbi signifie « Maître » au sens de professeur ; ils ont notamment pour rôle d'enseigner le judaïsme aux fidèles. Cependant cette fonction leur assure une autorité morale comparable à celle des prêtres d'autres religions.

Discipline

Il reste exceptionnel en Europe que les femmes tiennent un rôle majeur dans l'organisation des offices ou deviennent rabbin. Le Judaisme Orthodoxe ne reconnaît pas qu'une femme puisse devenir Rabbin. Seuls les mouvements libéraux nés au 19eme siècle sont susceptibles de l'accepter. En France, il n'y a qu'une communauté dont le rabbin soit une femme. Il s'agit d'un rabbin libéral, Pauline Bebe. En revanche, aux États-Unis d'Amérique et au Canada où le judaïsme conservateur (« conservative » qui reste un mouvement libéral malgré le nom) et le judaïsme réformé (« reform ») sont majoritaires, les femmes rabbins sont nombreuses.

Diversité théologique

Le judaïsme n'est pas monolithique ; on y rencontre des courants orthodoxes voire ultra-orthodoxes , des courants médians, tel le mouvement "conservateur" ou Massorti, qui n'a rien de conservateur contrairement à ce que son nom suggère et toutes sortes de courants libéraux tel le judaïsme libéral et le judaïsme reconstructionniste. Voir Libéralisme théologique

Les courants orthodoxes sont bien représentés en Europe mais on y connaît aussi un mouvement libéral. Les Massortis et les reconstructionnistes sont surtout présents aux États-Unis d'Amérique et les Massortis ont une forte présence en Israël

Enfin, aux États-Unis d'Amérique et en Israël (à Ramle) se sont réfugiés les karaïtes, chassés d'Égypte vers les années 1952-1956, dont quelques petits groupes demeurent en Lituanie.

Diversité géographique

En outre, deux courants principaux traversent le judaïsme :

- les Séfarades historiquement sur le pourtour de la Méditerranée, principalement issue d'Espagne il y eu ensuite de grandes migrations vers l'Afrique du nord notement vers le Maroc; « Sefarad » vient du mot Sefer qui signifie Livre. Ce mot a donné son nom à l'Espagne en hébreu.

- les Ashkénazes en Europe centrale et Russie, particulièrement de langue allemande médiévale (Yiddish). Ashkenaz signifie « Allemagne » en hébreu.

La distinction est culturelle, liturgique, linguistique et géographique. Elle date de la Reconquista espagnole du XVIe siècle qui entraîna une radicalisation du catholicisme et obligea à l'exil une très large majorité des juifs qui s'étaient installés sur la terre de tolérance que représentait l'Espagne musulmane. Aujourd'hui les courants séfarades et ashkénazes sont plus ou moins mélangés géographiquement, sauf pour les États-Unis où les ashkénazes sont en très grande majorité. Ce mélange étant surtout du aux pogroms et aux départs des pays européens. En France, la répartition est d'environ 70 % de séfarades, 30 % d'ashkénazes, les deux plus grandes synagogues de Paris étant ashkénaze (Victoires) et sépharade (Tournelles). Des juifs se retrouvent dans certaines parties du monde parfois depuis des époques reculées : (Afghanistan, Inde, Chine). Une fondation pour les tribus perdues s'emploie à les retrouver, comme ce fut le cas pour les Falashas d'Éthiopie.

Au Haut Moyen-Âge, le judaïsme fut la religion officielle de l'empire khazar. L'existence de cet empire juif est parfois encore avancé pour expliquer les nombreuses communautés juives du Caucase.

Foi

Ecoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est UN

"Shema Israel, A. Elohénou, A. Echad"

Le Shema est la prière première et fondamentale du judaisme. Chaque juif pieux se doit de la réciter deux fois par jour: Au lever (Cha'harit), et le soir (Arvit).

Selon la tradition, cette prière a été dite par les fils de Jacob à leur père. Au fil des siècles cette prière a été associée aux dernieres paroles que prononçaient les juifs qui mourraient pour la sanctification du Nom Divin.

Livres

Outre la Torah ou Loi, les Néviim ou Prophètes et les Ketouvim ou Livres sapientiaux, le judaïsme tient grand compte du Talmud, un recueil des règles de vie juives fondés sur l'interprétation exégétique et/ou poétique du texte biblique.

Le Tanakh est le livre le plus saint pour le peuple juif: il commence par la création du monde jusqu'à la construction du second temple. La Torah est la partie la plus sainte du Tanakh; selon la foi juive, elle a été dictée à Moïse par Dieu. Y sont répertoriés les commandements religieux: les commandements positifs et négatifs. Les explications et interprétations des versets sont écrits dans la Michna et la Guemara. C'est autour de cela que repose l'enseignement dans les instituts talmudiques juifs (Yéchivot).

La Torah_Ecrite composée des cinq livres de la Torah, et la Torah_Orale composée de la Mishna et du Talmud comprennent les règles de vie du judaïsme : les commandements (Mitsvot). L'essentiel de la littérature sainte juive est composée de lois et d'explications de ces commandements.

Dans le judaïsme, il y a 613 commandements divisés en (248) positifs (mitsvot Assé) et (365) négatifs (mitsvot Lo Taassé). Au Moyen Âge, on a essayé d'autres divisions comme celle entre "l'homme et son prochain" et entre "l'homme et Dieu".

Certains voient dans le judaïsme une religion qui préconise seulement un train de vie et énonce des lois. Ainsi dès le début de l'ère moderne, certains ont essayés de dissocier la religion de ses "principes de foi".

Le judaïsme a depuis longtemps essayé de se rattacher à des principes fondateurs. Par exemple, le célèbre écrit du Rambam : Les 13 principes de la foi ou il y'est notamment exprimé la foi dans l'unicité de Dieu, dans Sa non-materialité ainsi que la foi dans la prophétie de Moïse et l'origine divine de celle-ci. S'y trouvent également la foi dans la résurrection des morts, dans le monde futur, et dans la venue du Messie.

Noms de Dieu

Un des noms couramment rencontrés dans les textes sacrés pour désigner Dieu est le tétragramme, mot imprononçable formé des quatre lettres hébraïques Youd--Vav- (i.e. YHWH en translitteration approximative), et pouvant provenir de la contraction du verbe être conjugé à l'accompli et à l'inaccompli (il était, il est, il sera); ce nom étant utilisé pour désigner le caractère transcendant du divin. La meilleure traduction en serait l'Éternel si ce mot ne contenait un sens d'immuabilité transmis par la langue grecque. Ce tétragramme est conçu comme trop saint pour être prononcé. Dans le judaïsme contemporain, on entend souvent HA CHEM, c'est-à-dire Le NOM qui est donc une périphrase.

On rencontre aussi dans le texte biblique :

- ELOHIM (pluriel), EL, ELOAH (féminin), ELYON n'a rien à voir avec les précédents (il s'écrit en hébreu avec un « aïn » et non pas un « aleph » comme les autres - seule cette racine signifie « élevé »), ces 3 derniers mots étant au singulier, construit sur une racine qui signifie haut, élevé. Les noms de Dieu formés sur cette racine (comme Allah qui suit la même racine sémite) peuvent être rendus par le Très-Haut.

- ADON, ADONAI (Seigneur, mes Seigneurs (interprété comme un pluriel de nombre) ou le très grand Seigneur (interprété comme un augmentatif)

Les pluriels ELOHIM, ADONAÏ ou SHADDAÏ sont le plus souvent expliqués par un pluriel qualificatif, un augmentatif (superlatif), et non comme un pluriel classique. Néanmoins, certains historiens, comme Israël Finkelstein, estiment qu'il pourrait s'agir d'un résidu du polythéisme originel de la religion juive, considérant les passages bibliques où ces termes apparaissent comme les plus anciens.

- SHADDAÏ Les montagnes

- EL SHADDAÏ. Dérivé du précédent, il se lit cependant aussi HA-CHEM.

- TSEVAOT. Traduit par « Dieu des armées ». Il est compris par « Dieu des armées célestes » ou par les cabbalistes « Dieu de l'armée des lettres » (Tseva-ot)

- YAH Nom dérivé du tétragramme. Formé du yod, masculin, et du hé, féminin, il symbolise la force du couple. Il est présent dans la formule de louange Allélouia/Hallélouyah (rendez louange à Yah)

Bible

Le judaïsme se distingue des autres religions révélées par le fait qu’il place au centre de la révélation la Torah, la « Loi ». Le terme « Torah » dérive d'un verbe signifiant « enseigner », « instruire ».

On distinguera, vers 130 avant l’ère commune, entre les trois parties de la Bible : Torah (Pentateuque), Prophètes (Neviim), Hagiographes(Ketouvim). À partir du Ier siècle, le terme « Torah » finira par désigner l’ensemble du code sacré.

Le concept d'Alliance : Dieu fait alliance avec son peuple en lui remettant la Torah et en particulier les 10 Paroles, plus connues sous l'appellation des « Dix Commandements ». Il en résulte que la notion d'élection , est une exigence à plus de responsabilité en matière d'observance et de conduite de vie.

Création du monde

Selon la foi juive, le monde a été créé en sept jours cosmologiques. L'année 2005 correspond par exemple à l'an 5765 du calendrier juif. Selon la plupart des commentateurs, ce compte débute par la fin du processus de création du monde et donc de la création de Adam , le premier homme (Adam Ha-Richon) en l'an 0. Selon le livre de Béréchit, l'homme est le couronnement de la création et il est fait à l'image de Dieu. A la suite de la création de celui-ci vient le septième jour, celui du Shabbat. Suite à la faute d'Adam et d'Eve ('Hava) , l'homme a été expulsé du paradis vers la terre et là a commencé sa décadence. Selon une partie des commentateurs du judaïsme, toute l'histoire de la création et du paradis est un mythe-allégorie-symbolique connu sous le nom de processus de création (Maassé Béréchit) et ce serait une erreur grave de la prendre au sens premier.

Fondements du judaïsme

Selon le Tanakh, le fondateur du judaïsme est Abraham, le premier monothéiste qui est parti de Ur-Kassdim pour Israël avec la promesse de Dieu qu'il sortira de lui un peuple nombreux et qui héritera de la terre d'Israël. Abraham est également le premier à avoir pratiqué la circoncision.

Après que ses descendants soient partis en Égypte ou ils y ont été réduis en esclavage, ils en sont sortis sous la conduite de Moïse et ont concquis la terre d'Israël où ils se sont installés. Il est a remarquer que selon la Torah, le premier à avoir employé le terme de peuple pour les descendants de Jacob a été Pharaon.

Selon les versets, la Torah n'a pas été donnée de façon progressive mais brutalement, à un peuple qui baignait jusque la dans la culture idolâtre égyptienne.

Après le don de la Torah, le peuple d'Israël a erré durant quarante ans dans le désert en punition pour avoir critiqué la terre promise et voulu retourner en Égypte juste après l'épisode de la médisance des explorateurs. Et c'est seulement à la fin de cette période que leurs descendants sont rentrés sur la terre d'Israël qui s'appelait alors, le pays de Canaan. Selon la tradition, les juifs ont conquis la terre et y ont résidés jusqu'en l'an 587 av.JC. Cette année, a débuté l'exil babylonien et qui a duré 70 ans. Ils y sont retourné lors du règne de Cyrus II (Koresh).

Dans la tradition juive, l'exil commence avec la destruction du second temple en l'an 70 bien que la domination romaine se faisait déjà sentir et bien que la destruction physique ait eu lieu 60 ans après, lors de la révolte de Bar-Kokhba.

Relations avec les autres religions

Le judaïsme ne manifeste aucune velléité expansionniste. Il peut accueillir l'individu adulte qui demande à se convertir après avoir longement examiné ses motivations, mais ne va en aucun cas le solliciter. Les rabbins exigent une forte motivation et une adhésion sincère à la Torah chez ceux qui désirent se convertir. Ainsi la conversion ne peut avoir pour seuls motifs la satisfaction d'un conjoint juif et de sa famille. Cependant ces restrictions n'ont pas empêché quelques conversions de groupe consenties dans l'Antiquité tels celle des Jébuzéens, sous David, ou celle de la tribu arabe des Hérode, sous les Hasmonéens, puis après la fin de l'Empire romain, parmi les Germains et une partie des Francs ripuaires et des Souabes, ainsi que de Berbères (Djeraouas de l'Aurès et Nefoussas de Tripolitaine, descendants peut-être d'exilés de la Diaspora juive), des Falashas d'Ethiopie et des peuples ouralo-altaïques (Khazars de Russie).

 

 

 

 

6-L’ISLAM

Étymologie du mot

Islam est un mot arabe (???????? islam) qui signifie « soumission », « obéissance », (le mot prend en français une majuscule lorsqu'il désigne l'ensemble des peuples musulmans sinon, comme pour les autres noms de religions, il garde la minuscule). En tant que religion, l'islam, en effet, prêche la soumission et l'obéissance à Allah.

D'un point de vue étymologique, le mot est dérivé d'une racine désignant le fait de se soumettre, qui donne un autre dérivé, ??????? muslim, « musulman ». On évoque depuis quelques années un lien avec le radical qui fournit salam, « la paix », lien que l'on peut considérer être une étymologie populaire (voir plus bas). La théorie que l'on rencontre le plus souvent, cependant, fait de ???????? aslama, « se soumettre à Dieu » (dont on dérive ???????? islam), un dérivé de ?????? salima, « être sain et sauf » (qui fournit ?????? salam). Islam implique l'adhésion sincère et absolue du cœur à Dieu et l'abandon intégral et confiant de toute la personne à Dieu et signifie donc la recherche inlassable de la perfection dans le comportement et les attitudes.

Étymologie populaire

La plupart des mots arabes ont un radical de trois lettres. Ainsi, les trois lettres de base pour le mot islam sont « S », « L », « M », se rapportant à la paix (exemple : « Salam », paix).

Confusions à éviter

-« islam » avec une minuscule désigne la religion ;
-« Islam » avec une majuscule désigne l'ensemble des peuples musulmans, la civilisation islamique ;
-« musulman » désigne ce qui est relatif à la religion : les personnes professant l'islam et ce qui est relatif à ses lois et rites ;
-« islamique » renvoie à l'islam en tant que religion et en tant que civilisation ;
-« islamiste » est un terme qui a été un temps utilisé comme synonyme de « musulman » (on le retrouve chez Victor Hugo), mais qui désigne aujourd'hui ce qui est relatif à l'islamisme, idéologie affirmant que l'islam a vocation à régir tous les aspects de la vie individuelle et sociale.

Sources de législation

-Les musulmans affirment que le Coran a été révélé par Dieu à son prophète Mahomet, qu'il est donc la première source de législation dans l'islam et qu'Allah le préserve contre toute modification ou altération. D'autre part, le Coran fait une obligation de se conformer aux ordres de Mahomet ;
-La sunna (qui est l'ensemble des dires et fait du prophète) est la seconde source de législation dans l'islam. La sunna a été rassemblée et classée par les musulmans dans plusieurs livres comme sahih al boukhari (
???? ???????) et sahih mouslim (???? ????) ;
-La troisième source de législation dans l'islam est l'unanimité des musulmans. Cela en se référant à une citation de Mahomet qui dit que les musulmans ne font pas l'unanimité sur quelque chose de faux ;
-La quatrième source est al-qiyâs (
??????
- littéralement « la mesure »), qui permet de tirer le jugement d'une chose pour laquelle il n'y a pas de législation à partir du jugement d'une chose analogue.

Les principaux lieux saints de l'islam sont :

-La Ka'ba (« le Cube ») de La Mecque (Makkah) en Arabie saoudite. Selon la tradition, il est le premier lieu de culte, bâti par Adam (Adam) sur Terre, puis reconstruit par Ibrahim (Abraham). Jusqu'à l'avènement de l'islam, il était dédié au dieu arabe Hubbal, qui était vénéré par des rites de circonvolution autour de la pierre noire. Tout musulman se doit d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie s'il en a la capacité physique et financière ;
-Médine (Almadinah), ville où émigra Mahomet après s'être enfui de La Mecque, est la deuxième ville sainte de l'islam ;
-Jérusalem (al-Qods), est la troisième ville sainte. C'est l'endroit vers lequel le prophète Mahomet aurait effectué le voyage nocturne et l'ascension.

Le pèlerinage sunnite n'est admis que vers ces trois villes.

-pour les Chiites (Shi'ites), Kerbala en Irak est la deuxième ville sainte. Ce fut le lieu du martyre d'Hussein (al-Hasan), deuxième Imâm du Chiisme, ainsi que ses compagnons. Ce martyre est le mythe fondateur du Chiisme. Tous les ans a lieu la commémoration de ce massacre, à Kerbala ;
-Nadjaf, toujours en Irak, est également une ville sainte pour les chiites.

Devoirs des Sunnites

Les cinq piliers de l'islam sunnite constituent des obligations et préceptes fondamentaux obligatoires pour tous les musulmans sunnites :

-la profession de foi (Chahadah en arabe);
-la prière ;
-la zakat (ou impôt légal purificateur calculé dans les pays musulmans sur les revenus du foyer et destiné aux pauvres) ;
-le ramadan (mois pendant lequel on jeûne) ;
-le pèlerinage à la Mecque, pour qui en a les moyens matériels et la capacité physique.

En outre, l'islam sunnite interdit la représentation des « choses et personnes saintes ». Plutôt que de parler d'iconoclasme, il faut parler d'aniconisme.

Les cinq piliers de la religion (du sunnisme proprement dit), ce sont la base sur lesquels le(a) futur(e) musulman(e) sunnite construira sa vie pour se conformer à la révélation.

La Profession de foi

La profession de foi doit de préférence être exprimée en arabe, elle se résume en une phrase :

« Je témoigne qu'il n'y a de (vraie) divinité qu'Allah et que Mahomet est son messager »:

???????? ????? ??? ?????? ?????? ??????? ??????? ???????????? ???????

ach'hadou al-lâ ilâha illa-llaha wa anna mouhammadan rasûlu allahi

Elle consiste d'une part à ne croire qu'en un seul dieu, à lui vouer exclusivement tous les actes d'adoration, et d'autre part à reconnaître que Mahomet est le messager d'Allah, et l'exemple à suivre. La shahada est obligatoire pour quiconque veut devenir musulman, car dans le cas contraire, toutes les actions sont considérées comme vaines : c'est la déclaration de sa foi musulmane.

Enfin elle garantit le paradis à quiconque la dit avant de mourir en conformité avec la parole de Muhammad :

« Toute personne qui témoigne qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah et que Mahomet est l'Adorateur et l'Envoyé d'Allah ne manquera pas d'être préservée – par Allah – du feu de l'enfer »

Quatre piliers sont liés à la personne directement, la chahadah, la salat, le ramadan et le hadj, le dernier pilier qui est la zakat doit se faire au sein de la communauté, c'est un impôt de solidarité qui assure la cohésion sociale. Il n'est pris que de chez les personnes qui ont le seuil (nissab) équivalant à environ cent grammes d'or, et qui l'ont gardé pendant la durée d'un an lunaire. La zakat est un impôt fixé par le chef de la communauté pour subvenir aux besoins des nécessiteux (orphelins, voyageurs, pauvres, libération des esclaves, etc.) et dans une plus grande mesure à développer la vie en communauté (paiements des agents de l'État, fonctionnaires, routes, développement de l'espace publique, infrastructures publiques, etc.). L'assiette de cet impôt (zakat) doit être conforme aux prescrits divins.

Ainsi, il y a lieu à perception de l'impôt sur chaque transaction entre partie effectuée sur un lieu publique de la communauté, de même la monnaie avec laquelle l'impôt sera perçu doit aussi être en conformité avec les prescrits divins.

Celle-ci sera émise en fonction de la production alimentaire des terres agricoles de la communauté (propriété privé des moyens de production — terres agricoles — mais l'eau de pluie nécessaire aux terres agricoles appartient à Allah et donc à tous). Le pauvre a donc sa part pour se nourrir via l'impôt en monnaie tous deux institués par le chef de la communauté, au départ des prescrits divins.

Variantes théologiques

La relation directe de l'homme à Dieu par le Coran et la liberté religieuse va amener une multiplication des tendances religieuses. L'absence de clergé permet l'existence de différentes théologies, et différentes écoles religieuses. À la mort du prophète, des différences religieuses importantes et la conquête arabe fulgurante provoquent des rivalités politiques. Beaucoup de questions sur la liberté de l'homme, le péché, la foi, etc. conduisent à la constitution de théologies musulmanes qui essayent de donner des réponses aux questions et aux problèmes non détaillés par les textes divins, et de faire face aux défis de la vie humaine.

Les croyants se partagent en trois branches :

-le sunnisme, de Sunna, « la tradition » ; qui lui se divise lui-même en différentes écoles juridiques :
-le malékisme (de Malîk Ibn Anas qui vécu entre 712 et 796) ;
-le hanbalisme (de Ibn Hanbal, 781-856) ;
-le shafi'isme de Al-Shafi'i 768-820) ;
-le hanafisme ( de Abû Hanifâ, 700-767)
-le chiisme ;

-le kharidjisme (beaucoup moins répandu que les deux premiers) ;

-le mu'tazilisme, école interprétative rationaliste née au VIIIe siècle et éradiquée au IXe siècle par les acharites (disciples de Al-Chari), connaît ce qui ressemble à une résurgence depuis le XIXe siècle.

nota : Le wahhabisme, une version particulièrement rigoriste s'appuie sur l'école hanbalite et se revendique comme orthodoxie, concept qui n'existe pas en islam du fait des diverses écoles interprétatives citées ci-dessus, comme du fait qu'aucun magistère n'est institué pour le faire respecter.

Enfin, il est traversé de nombreux courants de spiritualité mystique, comme le soufisme ou tassawuf. Au départ, ces confréries sont d'origine chiites mais le principe s'en répand dans le sunnisme.

Une théologie populaire se développe dans le maraboutisme qui pratique le culte des saints.

Clergé

Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. L'imam n'est pas un prêtre mais bien un citoyen de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et n'est pas forcément un théologien ; en fait en arabe l'imam veut dire « chef » ou « guide », et dans le sunnisme il suffit que le chef soit musulman, sage, connaissant le strict minimum de l'islam pour être à la tête d'une communauté, d'un état. Le muezzin n'est pas un prêtre non plus.

L'islam reconnaît divers niveaux de compétences religieuses parmi ses fidèles : L'explication du Coran se nomme tafsîr. Et l'ijtihâd est la recherche de solutions nouvelles à partir des textes de référence pour répondre aux problématiques des populations musulmanes sur leurs affaires religieuses (??????? [`ibadat], pratiques cultuelles, pl. de ?????? [ibada]) ou sociales (???????? [mu`amalat], « comportements », pl. de ????????? [mu`amala]) dans une condition sociale, politique ou économique inédite.

1.al-mujtahid al-mutlaq, capable de « se battre » en absence de texte, comme l'indique la racine de mujtahid, pour en tirer une casuistique, rapprocher des textes traitant des sujets similaires et en tirer la synthèse, élaborer les principes juridiques sans référence à une école particulière. Ces compétences sont reconnues exceptionnelles et rarissimes ;

2.al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib, le même mais dans le cadre d'une école interprétative ;

3.al-mujtahid fil-madh'hab, dans le cadre d'une école interprétative, capable d'élaborer des réponses juridiques sur des questions nouvelles ;

4.al-'âlim al-mutabahhir, le vulgarisateur des grands anciens qui doit connaître le Coran et la Sunna ;

5.al-'âmîy, celui qui ne connaît que les grandes lignes de l'islam.

Les savants exégètes sont considérés comme les « successeurs » des prophètes.

Le chiisme orthodoxe de la secte 'usuli (clergé des ayatollah) reconnaît, a contrario, un clergé à plusieurs niveaux hiérarchiques, les mollahs, tandis que le sunnisme rejette cette idée d'un clergé central jouant le rôle d'intermédiaire obligé. Par bien des aspects, l'Islam pour sa partie sunnite, est une religion décentralisée et, paradoxe peu compris en Europe, particulièrement en France, une religion dont tous les pratiquants sont des laïques.

En Europe, les gouvernements réclament un alignement de la formation des imams sur la formation des ministres des autres religions, c'est-à-dire trois ou quatre ans d'étude au minimum.

Situation de l'Islam contemporain

L'islam est la religion la plus répandue après le christianisme, et actuellement celle avec la croissance la plus rapide. Selon certains il comporte maintenant 1,3 milliard de croyants, soit 20 % de la population du monde. La diffusion de l'islam hors du monde arabo-musulman traditionnel s'explique par la croissance des flux migratoires.

L'islam est la seule religion dont le nom figure dans la désignation officielle de plusieurs États indépendants, sous la forme de « République islamique... ». Mais ces États ne sont pas les seuls ou l'imbrication du civil et du religieux est telle que la charia y a force de loi.

Il se produit souvent une confusion entre Arabes et Musulmans à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et l'importance de la langue arabe dans cette religion. Il y a 300 millions d'Arabes, dont 20 millions sont chrétiens. Au final, seulement 25 % des Musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième sont situés en Afrique sub-saharienne, et la plus grande communauté musulmane du monde est en Indonésie. Il y a des populations islamiques importantes au Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine mais aussi en Europe, dans l'ancienne Union Soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a presque 7 millions de croyants aux États-Unis et presque autant en France.

Islam et autres religions monothéistes

-L'islam reconnaît les prophètes du judaïsme, sans pour autant s'y limiter, et établit d'une manière générale les prophètes comme moyens pour Dieu de rappeler les hommes vers la foi en lui et un comportement de droiture ;
-Jésus y est considéré comme un prophète (et appelé Issa), dont le retour est attendu à la fin des temps où il combattra l'Antéchrist et détruira les croix. Dans l'islam, il ne sied pas à Dieu d'avoir de fils, car c'est une marque de dépendance ;
-L'attitude de l'islam par rapport à ces deux « religions du Livre » antérieures consiste à la fois a les respecter,leur reconnaître une certaine vérité, et les considérer comme ayant été corrompues au fil du temps par les passions des hommes (injustice, excès, etc.). Le dernier prophète et messager de Dieu, serait Mahomet, étant appelé à rétablir le message dans sa vérité primordiale.